ACTE IV


(Paysage champêtre)

PAYSANS
Voici la riante saison,
Le doux mois des nids et des roses!
Le soleil brille à l'horizon
Et nos portes ne sont plus closes!
Pour les champs quittons la maison!
Voici la riante saison!

JEUNES FILLES
Voici la riante saison, etc.

TOUS
Tout s'anime et sourit,
Tout chante et tout rayonne!
Fêtons le gai printemps! etc.
Les durs travaux font place aux beaux jours
Des amours!
Oui, voici les beaux jours! etc.

PAYSANS
Mais quelle est cette belle
Et jeune demoiselle
qui vers nous accourt?

(Entre Ophélie, vêtue d'une longue robe blanche et bizarrement coiffée de fleurs de lianes entrelacées dans sa chevelure dénouée.)

OPHÉLIE
A vox jeux, mes amis,
permettez-moi de grâce de prendre part!
Nul n'a suivi ma trace.
J'ai quitté le palais aux premiers feux du jour.
Des larmes de la nuit, la terre était mouillée,
Et l'alouette, avant l'aube éveillée,
Planait dans l'air, ah!…
Ah!... Planait dans l'air!
Mais vous, pourquoi parler bas?
Ne me reconnaissez-vous pas?
Hamlet est mon époux, et je suis Ophélie!

JEUNES FILLES
Ophélie!

OPHÉLIE
Un doux serment nous lie.
Il m'a donné son cœur en échange du mien,
Et si quelqu'un vous dit
Qu'il me fuit et m'oublie, etc.
N'en croyez rien!
Si l'on vous dit qu'il m'oublie,
N'en croyez rien;
Non, Hamlet est mon époux, et moi,
Et moi, je suis Ophélie.
S'il trahissait sa foi, j'en perdrais la raison!
Partagez-vous mes fleurs!

(à une jeune fille)

A toi cette humble branche
De romarin sauvage.
Ah!... Ah!...

(à une autre)

A toi cette pervenche.
Ah!... Ah!...
Et maintenant écoutez ma chanson!

Pâle et blonde
Dort sous l'eau profonde
La Willis au regard de feu!
Que Dieu garde
Celui qui s'attarde
Dans la nuit au bord du la bleu!
Heureuse l'épouse
Aux bras de l'époux!
Mon âme est jalouse
D'un bonheur si doux!
Nymphe au regard de feu,
Hélas! tu dors sous les eaux du la bleu!
Ah!... ¡Ah!... ¡Ah!...
La la la la!
La la la la!
Ah!... etc.

La sirène
Passe et vous entraîne
Sous l'azur du lac endormi.
L'air se voile,
Adieu! blanche étoile!
Adieu ciel, adieu doux ami!
Heureuse l'épouse
Aux bras de l'époux!
Mon âme est jalouse
D'un bonheur si doux!
Sous les flots endormis, ah!
Pour toujours, adieu, mon doux ami!
Ah!... Ah!... Ah!...
La la la la, etc.
Ah! cher époux! Ah! cher amant!
Ah!... Ah!... Ah!...
Doux aveu! Ah! tendre serment!
Bonheur suprême!
Ah! cruel! Je t'aime!
Ah!... Ah!... Ah!...
Ah! cruel, tu vois mes pleurs! Ah!
Pour toi je meurs!
Ah!... Ah!... Ah!... je meurs!

PAYSANS, PAYSANNES
Sa raison a fui sans retour.

OPHÉLIE
Le voilà!
Je crois l'entendre!
Blanches Willis, nymphes des eaux,
Ah! cachez-moi parmi vos roseaux!

(Elle se penche au bord de l'eau, s'appuyant d'une main aux branches d'un saule, et de l'autre écartant les roseaux.)

Doute de la lumière,
Doute du soleil,
Mais jamais de mon amour! jamais!
Ah!... Ah!...

(On la voit surnager quelque temps dans sa robe blanche. Puis son corps est emporté par le courant)
ACTE IV


(Paysage champêtre)

PAYSANS
Voici la riante saison,
Le doux mois des nids et des roses!
Le soleil brille à l'horizon
Et nos portes ne sont plus closes!
Pour les champs quittons la maison!
Voici la riante saison!

JEUNES FILLES
Voici la riante saison, etc.

TOUS
Tout s'anime et sourit,
Tout chante et tout rayonne!
Fêtons le gai printemps! etc.
Les durs travaux font place aux beaux jours
Des amours!
Oui, voici les beaux jours! etc.

PAYSANS
Mais quelle est cette belle
Et jeune demoiselle
qui vers nous accourt?

(Entre Ophélie, vêtue d'une longue robe blanche et bizarrement coiffée de fleurs de lianes entrelacées dans sa chevelure dénouée.)

OPHÉLIE
A vox jeux, mes amis,
permettez-moi de grâce de prendre part!
Nul n'a suivi ma trace.
J'ai quitté le palais aux premiers feux du jour.
Des larmes de la nuit, la terre était mouillée,
Et l'alouette, avant l'aube éveillée,
Planait dans l'air, ah!…
Ah!... Planait dans l'air!
Mais vous, pourquoi parler bas?
Ne me reconnaissez-vous pas?
Hamlet est mon époux, et je suis Ophélie!

JEUNES FILLES
Ophélie!

OPHÉLIE
Un doux serment nous lie.
Il m'a donné son cœur en échange du mien,
Et si quelqu'un vous dit
Qu'il me fuit et m'oublie, etc.
N'en croyez rien!
Si l'on vous dit qu'il m'oublie,
N'en croyez rien;
Non, Hamlet est mon époux, et moi,
Et moi, je suis Ophélie.
S'il trahissait sa foi, j'en perdrais la raison!
Partagez-vous mes fleurs!

(à une jeune fille)

A toi cette humble branche
De romarin sauvage.
Ah!... Ah!...

(à une autre)

A toi cette pervenche.
Ah!... Ah!...
Et maintenant écoutez ma chanson!

Pâle et blonde
Dort sous l'eau profonde
La Willis au regard de feu!
Que Dieu garde
Celui qui s'attarde
Dans la nuit au bord du la bleu!
Heureuse l'épouse
Aux bras de l'époux!
Mon âme est jalouse
D'un bonheur si doux!
Nymphe au regard de feu,
Hélas! tu dors sous les eaux du la bleu!
Ah!... ¡Ah!... ¡Ah!...
La la la la!
La la la la!
Ah!... etc.

La sirène
Passe et vous entraîne
Sous l'azur du lac endormi.
L'air se voile,
Adieu! blanche étoile!
Adieu ciel, adieu doux ami!
Heureuse l'épouse
Aux bras de l'époux!
Mon âme est jalouse
D'un bonheur si doux!
Sous les flots endormis, ah!
Pour toujours, adieu, mon doux ami!
Ah!... Ah!... Ah!...
La la la la, etc.
Ah! cher époux! Ah! cher amant!
Ah!... Ah!... Ah!...
Doux aveu! Ah! tendre serment!
Bonheur suprême!
Ah! cruel! Je t'aime!
Ah!... Ah!... Ah!...
Ah! cruel, tu vois mes pleurs! Ah!
Pour toi je meurs!
Ah!... Ah!... Ah!... je meurs!

PAYSANS, PAYSANNES
Sa raison a fui sans retour.

OPHÉLIE
Le voilà!
Je crois l'entendre!
Blanches Willis, nymphes des eaux,
Ah! cachez-moi parmi vos roseaux!

(Elle se penche au bord de l'eau, s'appuyant d'une main aux branches d'un saule, et de l'autre écartant les roseaux.)

Doute de la lumière,
Doute du soleil,
Mais jamais de mon amour! jamais!
Ah!... Ah!...

(On la voit surnager quelque temps dans sa robe blanche. Puis son corps est emporté par le courant)


最終更新:2011年02月12日 18:21