ACTE III
Le théâtre change et représente un vieux palais ruiné,
on y voit le tombeau d'Ardan-Canile et plusieurs différents cachots.

Scène première

FLORESTAN, enchaîné et enfermé dans un cachot ; CORISANDRE,
enchaînée et enfermée dans un autre cachot,
TROUPE DE CAPTIVES ET DE CAPTIFS enfermés ; TROUPE DE GEOLIERS.

PRELUDE

CHŒUR DES CAPTIVES ET DES CAPTIFS
Ciel ! finissez nos peines.

CHŒUR DES GEOLIERS
Vos clameurs seront vaines.

CHŒUR DES CAPTIVES ET DES CAPTIFS
Ciel ! O ciel ! quel supplice, hélas !

CHŒUR DES GEOLIERS
Le ciel ne vous écoute pas.

UNE CAPTIVE
Souffrirons-nous toujours ces rigueurs inhumaines ?

UN DES GEOLIERS
Vous ne sortirez de vos chaînes,
Que par les secours du trépas.

UN CAPTIF
Souffrirons-nous toujours ces rigueurs inhumaines ?

UN DES GEOLIERS
Vous ne sortirez de vos chaînes,
Que par les secours du trépas.

FLORESTAN
Que devient ce bonheur si rare
Dont l'Amour nous avait flattés?

CORISANDE
Sont-ce là les liens que l'hymen nous prépare ?

FLORESTAN
Je ne sens que le poids des fers que vous portez.

CORISANDE ET FLORESTAN
Que devient ce bonheur si rare
Dont l'Amour nous avait flattés ?

UN DES CAPTIFS
O mort ! que vous êtes lente !
O mort ! ô funeste mort
Répondez à mon attente ;
O mort ! ô funeste mort
Terminez mon triste sort.

UN AUTRE CAPTIF
La mort toujours cruelle
Aime à trancher des jours heureux,
Et n'entend point les vœux
D'un infortuné qui l'appelle.

UN DES GEOLIERS
Tel s'empresse d'appeler
La mort, quand elle est absente,
Qui commence de trembler
Sitôt qu'elle se présente.

CHŒUR DES CAPTIVES ET DES CAPTIFS
O mort ! que vous êtes lente !
O mort ! O funeste mort !
Répondez à mon attente :
O mort ! O funeste mort
Terminez mon triste sort.

Scène seconde
ARCABONNE ET LES MEMES ACTEURS DE LA SCENE PRECEDENTE
Arcabonne, conduite et portée en l'air par des démons,
descend dans le palais ruiné.

PRELUDE

ARCABONNE
Il est temps de finir votre plainte importune.
Sortez, traînez ici vos fers.

Les geôliers ouvrent les cachots, et les captifs en sortent.

PRELUDE

CHŒUR DES CAPTIVES ET DES CAPTIFS
Contentez-vous des maux que nous avons soufferts ;
Faites cesser notre infortune.

ARCABONNE
Vous allez cesser de souffrir,
Malheureux, vous allez mourir.
Bientôt l'ennemi qui m'outrage
Sera remis en mon pouvoir :
Et plus je suis près de le voir,
Plus je sens augmenter ma rage.
Le sang, ou l'amitié vous unit avec lui,
Vous périrez tous aujourd'hui.

CHŒUR DES CAPTIVES ET DES CAPTIFS
La mort est plus digne d'envie
Qu'une si déplorable vie.

UNE CAPTIVE ET UN CAPTIF
La mort est plus digne d'envie
Qu'une si déplorable vie.

CHŒUR DES GEOLIERS
Vous allez cesser de souffrir,
Malheureux, vous allez mourir.

RITOURNELLE

CORISANDE
Florestan !

FLORESTAN
Corisande !

CORISANDE ET FLORESTAN
Quel sort pour nos tendres amours !

CORISANDE
Faut-il que votre sang, à mes yeux, se répande ?

FLORESTAN
Faut-il voir ce que j'aime expirer sans secours ?

CORISANDE
Que le juste ciel vous défende.
C'est l'unique faveur, qu'en mourant je demande.

FLORESTAN
Non, non, le coup fatal qui doit trancher mes jours
N'est pas celui que j'appréhende.

CORISANDE
Florestan !

FLORESTAN
Corisande !

CORISANDE ET FLORESTAN
Quel sort pour nos tendres amours !
Ils parlent à Arcabonne
Cruelle, que votre colère
Se contente de m'immoler.

ARCABONNE
Non, trop de sang ne peut couler,
Pour venger la mort de mon frère.
Consolez-vous dans vos tourments,
La mort n'est pas un mal si cruel qu'il le semble.
C'est unir deux amants
Que les immoler ensemble.

CORISANDE
Puisque le ciel ne permet pas
Que je vive avec vous dans un bonheur extrême,
Avec vous, la mort même
A pour moi des appas.

CORISANDE
La douceur de mourir, avec ce que l'on aime
Dissipe l'horreur du trépas.

Corisande et Florestan répètent ensemble ces deux derniers vers

FLORESTAN
Heureux dans nos malheurs, que rien ne nous sépare.
Non pas même la mort barbare.

CORISANDE
Portons un nœud si beau,
Jusque dans le tombeau.

Corisande et Florestan répètent ensemble ces deux derniers vers

ARCABONNE
Ah! c'est trop entendre
Un amour si tendre !
Vous m'importunez
Taisez-vous, infortunés.

CHŒUR DES CAPTIVES ET DES CAPTIFS
Quelle rigueur de nous contraindre
A souffrir, sans nous plaindre !
O juste Ciel ! vengez-nous !

CHŒUR DES GEOLIERS
Infortunés, Taisez-vous !

PRELUDE

ARCABONNE
Toi qui dans ce tombeau n'est plus qu'un peu de cendre
Et qui fut de la terre autrefois la terreur.
Reçois le sang que ma fureur
S'empresse de répandre.
Qu'entend-je ! Quel gémissement
Sort de ce monument ?
Je vais répondre à votre impatience,
Mânes plaintifs, cessez de murmurer.
Je punirai qui nous offense
Par la plus cruelle vengeance
Que la rage puisse inspirer,
Je vais répondre à votre impatience,
Mânes plaintifs, cessez de murmurer.

Scène troisième
L'OMBRE D'ARDAN-CANILE & LES ACTEURS DE LA SCENE PRECEDENTE

L'OMBRE D'ARDAN-CANILE, sortant de son tombeau
Ah ! tu me trahis, malheureuse.

ARCABONNE
J'ai juré d'achever une vengeance affreuse,
Voyez quelle est l'ardeur de mes ressentiments.

L'OMBRE
Ah ! tu me trahis, malheureuse.
Ah ! tu vas trahir tes serments.
Je retombe ; le jour me blesse.
Tu me suivras dans peu de temps ;
Pour te reprocher ta faiblesse,
C'est aux enfers que je t'attends.

L'Ombre rentre dans le tombeau.

PRELUDE

ARCABONNE
Non, rien n'arrêtera la fureur qui m'anime
On vient me livrer ma victime.

Scène quatrième
AMADIS enchaîné, TROUPE DE SOLDATS, qui gardent Amadis,
ET LES ACTEURS DE LA SCENE PRECEDENTE
Arcabonne s'approche d'Amadis avec un poignard à la main.

ARCABONNE
Meurs !... Que mes sens sont interdits !
O Ciel ! que vois-je ? est-ce Amadis !

AMADIS
Je suis un malheureux, qui n'ai plus d'autre envie
Que de trouver la fin de mon funeste sort.

ARCABONNE
Quoi, l'ennemi dont j'ai juré la mort,
Est le héros qui m'a sauvé la vie ?
Qu'est-ce que j'entreprends ? un trépas inhumain
De mon libérateur serait la récompense ?
Non, une cruelle vengeance
Contre vos jours m'a fait armer en vain :
Une juste reconnaissance
Me fait tomber les armes de la main.

RITOURNELLE

ARCABONNE
Vivez, quittez vos fers, ne craignez plus ma haine.
Quel prix vous puis-je offrir pour ce que je vous dois ?

AMADIS
D'innocents malheureux ont trop souffert pour moi ;
Le seul prix que je veux, c'est de briser leur chaîne.

ARCABONNE
Allez en liberté goûter un doux repos :
Rendez grâces à ce héros.

RITOURNELLE
Arcabonne fait remettre en liberté Florestan, Corisandre,
et les autres captifs et captives ; mais elle retient Amadis
et l'emmène avec elle. Les captifs et les captives se
réjouissent de la liberté qui leur est rendue.

PRELUDE

CHŒUR
Sortons d'esclavage,
Profitons de l'avantage.
Qu'Amadis a remporté :
Notre liberté
Est le prix de son courage.

CORISANDE ET FLORESTAN
Sortons d'esclavage.
Amadis a surmonté
L'envie et la rage ;
Amadis a surmonté
L'enfer irrité.
Sortons d'esclavage.

CHŒUR
Sortons d'esclavage...

PREMIER AIR

SECOND AIR

CHŒUR
Sortons d'esclavage...
ACTE III
Le théâtre change et représente un vieux palais ruiné,
on y voit le tombeau d'Ardan-Canile et plusieurs différents cachots.

Scène première

FLORESTAN, enchaîné et enfermé dans un cachot ; CORISANDRE,
enchaînée et enfermée dans un autre cachot,
TROUPE DE CAPTIVES ET DE CAPTIFS enfermés ; TROUPE DE GEOLIERS.

PRELUDE

CHŒUR DES CAPTIVES ET DES CAPTIFS
Ciel ! finissez nos peines.

CHŒUR DES GEOLIERS
Vos clameurs seront vaines.

CHŒUR DES CAPTIVES ET DES CAPTIFS
Ciel ! O ciel ! quel supplice, hélas !

CHŒUR DES GEOLIERS
Le ciel ne vous écoute pas.

UNE CAPTIVE
Souffrirons-nous toujours ces rigueurs inhumaines ?

UN DES GEOLIERS
Vous ne sortirez de vos chaînes,
Que par les secours du trépas.

UN CAPTIF
Souffrirons-nous toujours ces rigueurs inhumaines ?

UN DES GEOLIERS
Vous ne sortirez de vos chaînes,
Que par les secours du trépas.

FLORESTAN
Que devient ce bonheur si rare
Dont l'Amour nous avait flattés?

CORISANDE
Sont-ce là les liens que l'hymen nous prépare ?

FLORESTAN
Je ne sens que le poids des fers que vous portez.

CORISANDE ET FLORESTAN
Que devient ce bonheur si rare
Dont l'Amour nous avait flattés ?

UN DES CAPTIFS
O mort ! que vous êtes lente !
O mort ! ô funeste mort
Répondez à mon attente ;
O mort ! ô funeste mort
Terminez mon triste sort.

UN AUTRE CAPTIF
La mort toujours cruelle
Aime à trancher des jours heureux,
Et n'entend point les vœux
D'un infortuné qui l'appelle.

UN DES GEOLIERS
Tel s'empresse d'appeler
La mort, quand elle est absente,
Qui commence de trembler
Sitôt qu'elle se présente.

CHŒUR DES CAPTIVES ET DES CAPTIFS
O mort ! que vous êtes lente !
O mort ! O funeste mort !
Répondez à mon attente :
O mort ! O funeste mort
Terminez mon triste sort.

Scène seconde
ARCABONNE ET LES MEMES ACTEURS DE LA SCENE PRECEDENTE
Arcabonne, conduite et portée en l'air par des démons,
descend dans le palais ruiné.

PRELUDE

ARCABONNE
Il est temps de finir votre plainte importune.
Sortez, traînez ici vos fers.

Les geôliers ouvrent les cachots, et les captifs en sortent.

PRELUDE

CHŒUR DES CAPTIVES ET DES CAPTIFS
Contentez-vous des maux que nous avons soufferts ;
Faites cesser notre infortune.

ARCABONNE
Vous allez cesser de souffrir,
Malheureux, vous allez mourir.
Bientôt l'ennemi qui m'outrage
Sera remis en mon pouvoir :
Et plus je suis près de le voir,
Plus je sens augmenter ma rage.
Le sang, ou l'amitié vous unit avec lui,
Vous périrez tous aujourd'hui.

CHŒUR DES CAPTIVES ET DES CAPTIFS
La mort est plus digne d'envie
Qu'une si déplorable vie.

UNE CAPTIVE ET UN CAPTIF
La mort est plus digne d'envie
Qu'une si déplorable vie.

CHŒUR DES GEOLIERS
Vous allez cesser de souffrir,
Malheureux, vous allez mourir.

RITOURNELLE

CORISANDE
Florestan !

FLORESTAN
Corisande !

CORISANDE ET FLORESTAN
Quel sort pour nos tendres amours !

CORISANDE
Faut-il que votre sang, à mes yeux, se répande ?

FLORESTAN
Faut-il voir ce que j'aime expirer sans secours ?

CORISANDE
Que le juste ciel vous défende.
C'est l'unique faveur, qu'en mourant je demande.

FLORESTAN
Non, non, le coup fatal qui doit trancher mes jours
N'est pas celui que j'appréhende.

CORISANDE
Florestan !

FLORESTAN
Corisande !

CORISANDE ET FLORESTAN
Quel sort pour nos tendres amours !
Ils parlent à Arcabonne
Cruelle, que votre colère
Se contente de m'immoler.

ARCABONNE
Non, trop de sang ne peut couler,
Pour venger la mort de mon frère.
Consolez-vous dans vos tourments,
La mort n'est pas un mal si cruel qu'il le semble.
C'est unir deux amants
Que les immoler ensemble.

CORISANDE
Puisque le ciel ne permet pas
Que je vive avec vous dans un bonheur extrême,
Avec vous, la mort même
A pour moi des appas.

CORISANDE
La douceur de mourir, avec ce que l'on aime
Dissipe l'horreur du trépas.

Corisande et Florestan répètent ensemble ces deux derniers vers

FLORESTAN
Heureux dans nos malheurs, que rien ne nous sépare.
Non pas même la mort barbare.

CORISANDE
Portons un nœud si beau,
Jusque dans le tombeau.

Corisande et Florestan répètent ensemble ces deux derniers vers

ARCABONNE
Ah! c'est trop entendre
Un amour si tendre !
Vous m'importunez
Taisez-vous, infortunés.

CHŒUR DES CAPTIVES ET DES CAPTIFS
Quelle rigueur de nous contraindre
A souffrir, sans nous plaindre !
O juste Ciel ! vengez-nous !

CHŒUR DES GEOLIERS
Infortunés, Taisez-vous !

PRELUDE

ARCABONNE
Toi qui dans ce tombeau n'est plus qu'un peu de cendre
Et qui fut de la terre autrefois la terreur.
Reçois le sang que ma fureur
S'empresse de répandre.
Qu'entend-je ! Quel gémissement
Sort de ce monument ?
Je vais répondre à votre impatience,
Mânes plaintifs, cessez de murmurer.
Je punirai qui nous offense
Par la plus cruelle vengeance
Que la rage puisse inspirer,
Je vais répondre à votre impatience,
Mânes plaintifs, cessez de murmurer.

Scène troisième
L'OMBRE D'ARDAN-CANILE & LES ACTEURS DE LA SCENE PRECEDENTE

L'OMBRE D'ARDAN-CANILE, sortant de son tombeau
Ah ! tu me trahis, malheureuse.

ARCABONNE
J'ai juré d'achever une vengeance affreuse,
Voyez quelle est l'ardeur de mes ressentiments.

L'OMBRE
Ah ! tu me trahis, malheureuse.
Ah ! tu vas trahir tes serments.
Je retombe ; le jour me blesse.
Tu me suivras dans peu de temps ;
Pour te reprocher ta faiblesse,
C'est aux enfers que je t'attends.

L'Ombre rentre dans le tombeau.

PRELUDE

ARCABONNE
Non, rien n'arrêtera la fureur qui m'anime
On vient me livrer ma victime.

Scène quatrième
AMADIS enchaîné, TROUPE DE SOLDATS, qui gardent Amadis,
ET LES ACTEURS DE LA SCENE PRECEDENTE
Arcabonne s'approche d'Amadis avec un poignard à la main.

ARCABONNE
Meurs !... Que mes sens sont interdits !
O Ciel ! que vois-je ? est-ce Amadis !

AMADIS
Je suis un malheureux, qui n'ai plus d'autre envie
Que de trouver la fin de mon funeste sort.

ARCABONNE
Quoi, l'ennemi dont j'ai juré la mort,
Est le héros qui m'a sauvé la vie ?
Qu'est-ce que j'entreprends ? un trépas inhumain
De mon libérateur serait la récompense ?
Non, une cruelle vengeance
Contre vos jours m'a fait armer en vain :
Une juste reconnaissance
Me fait tomber les armes de la main.

RITOURNELLE

ARCABONNE
Vivez, quittez vos fers, ne craignez plus ma haine.
Quel prix vous puis-je offrir pour ce que je vous dois ?

AMADIS
D'innocents malheureux ont trop souffert pour moi ;
Le seul prix que je veux, c'est de briser leur chaîne.

ARCABONNE
Allez en liberté goûter un doux repos :
Rendez grâces à ce héros.

RITOURNELLE
Arcabonne fait remettre en liberté Florestan, Corisandre,
et les autres captifs et captives ; mais elle retient Amadis
et l'emmène avec elle. Les captifs et les captives se
réjouissent de la liberté qui leur est rendue.

PRELUDE

CHŒUR
Sortons d'esclavage,
Profitons de l'avantage.
Qu'Amadis a remporté :
Notre liberté
Est le prix de son courage.

CORISANDE ET FLORESTAN
Sortons d'esclavage.
Amadis a surmonté
L'envie et la rage ;
Amadis a surmonté
L'enfer irrité.
Sortons d'esclavage.

CHŒUR
Sortons d'esclavage...

PREMIER AIR

SECOND AIR

CHŒUR
Sortons d'esclavage...


最終更新:2014年06月05日 11:24