ACTE V
Le théâtre change et représente le palais enchanté d'Apollidon,
où l'on voit l'arc des loyaux amants, et la chambre défendue dont la porte est fermée

Scène 1
URGANDE, AMADIS

PRELUDE

URGANDE
Apollidon, par un pouvoir magique
Autrefois éleva ce palais magnifique,
Consolez-vous en des lieux si charmants ;
Vous y devez trouver la fin de vos tourments.

AMADIS
Je ne puis ressentir les charmes
Du plus agréable séjour :
Non, rien ne plaît à des yeux que l'Amour
A condamner à d'éternelles larmes.

URGANDE
Oriane est ici, rappelez votre espoir.

AMADIS
Oriane...

URGANDE
Vous l'allez voir.

AMADIS
Je puis voir par vos soins la beauté que j'adore !
Voir Oriane ! ... hélas ! c'est l'irriter encore.
Ah, que mon cœur se sent troublé !
Je tremble...

URGANDE
Amadis peut trembler !

AMADIS
Je suis inébranlable
Contre un ennemi redoutable,
Dont il faut vaincre la fureur,
Mais contre la colère
De la beauté qui m'a su plaire,
Rien n'est si faible que mon cœur.

URGANDE
Dissipez une crainte vaine ;
Empressez-vous de voir Oriane en ces lieux.

AMADIS
Je crains de mériter sa haine
Elle m'a défendu de paraître à ses yeux.

URGANDE
C'est porter trop loin la constance
Que d'obéir sans résistance
A de si dures lois,
Et quelquefois
L'Amour s'offense
De trop d'obéissance.

Scène seconde
ORIANE, AMADIS

ORIANE
Fermez-vous pour jamais, mes yeux, mes tristes yeux.
Je perds ce que j'aime le mieux,
La clarté doit m'être ravie.
Hélas ! quelle rigueur de me rendre la vie
Pour me faire sentir la perte que je fais !
Mes yeux, mes tristes yeux, fermez-vous pour jamais.

ORIANE ET AMADIS
O ciel ! le puis-je croire ?

ORIANE
Amadis ! vous vivez !

AMADIS
Vous plaignez mes malheurs !
Vos beaux yeux m'ont donné des pleurs !

ORIANE
Vous vivez ?

AMADIS
Puis-je encore vivre en votre mémoire ?

ORIANE ET AMADIS
O Ciel ! le puis-je croire !

ORIANE
Je vous aime constamment
Malgré votre changement.
Dans une amour nouvelle
Vous pourrez trouver plus d'appas :
Mais vous n'y trouverez pas
Un cœur plus fidèle.

AMADIS
Oriane, m'accusez-vous ?

ORIANE
Briolanie a des charmes trop doux ;
Je n'empêcherai pas que votre amour la suive...

AMADIS
Ah! ne reprenez plus votre fatal courroux
Si vous souhaitez que je vive.

ORIANE
Vous aurez peu de peine à me désabuser,
Amadis, contre vous à regret je m'irrite ;
Le dépit que l'amour excite
Ne demande qu'à s'apaiser.

AMADIS
Faut-il que votre cœur se soit laissé surprendre
D'un soupçon qui nous coûte un si cruel tourment ?

ORIANE
C'est le défaut d'un cœur tendre
De s'alarmer aisément.

ORIANE ET AMADIS
Ma douleur eut été mortelle :
Hélas ! j'allais y succomber.
Ah ! gardons-nous de retomber
Dans une peine si cruelle.

ORIANE
Tout vous a dit
Que je vous aime.
Mes larmes, ma douleur extrême,
Et jusqu'à mon dépit
Tout vous a dit
Que je vous aime.

ORIANE ET AMADIS
Je vous promets
De n'éteindre jamais
Une flamme si belle
Je vous promets
Une amour éternelle.
Amadis et Oriane répètent ensemble ces derniers vers

Scène troisième
URGANDE, AMADIS, ORIANE

URGANDE
Enfin, vos cœurs sont réunis.

AMADIS
Par votre heureux secours nos troubles sont finis.

URGANDE
Il est aisé d'apaiser les querelles
Dont les amants fidèles
Ne sont troublés que trop souvent :
L'Amour chassé par la colère
Ne manque guère
De revenir plus fort qu'auparavant.

ORIANE
Je dépends d'un devoir sévère,
Mon père a fait un choix qui s'oppose à mes vœux.

URGANDE
J'aurai soin d'obtenir l'aveu de votre père.

ORIANE ET AMADIS
Que ne devons-nous pas à vos soins généreux !

URGANDE
Un si parfait amour mérite d'être heureux.
Il faut vous ôter tout ombrage,
Les amants dans ces lieux, sous cet arc enchanté,
Trouvent le juste témoignage
De leur fidélité.

ORIANE
Il me suffit de l'assurance
Qu'Amadis me donne en ce jour.

URGANDE
Peut-on trop rassurer l'amour
Mais Florestan ici vient montrer sa confiance

Scène quatrième
Florestan, Corisande, Urgande, Amadis, Oriane

SYMPHONIE

URGANDE parlant à Florestan
Il est temps de vous arrêter.

FLORESTAN
La valeur et l'Amour doivent tout surmonter ;
Où suis-je ! d'où vient ce nuage ?
Quel pouvoir arrête mes pas ?
Mille et mille invisibles bras
Défendent ce passage.

URGANDE
Soyez content de l'avantage
Qu'aucun autre avant vous n'ait pu passer si loin

CORISANDE (à Florestan)
Je connais votre amour

AMADIS (à Florestan)
L'univers est témoin
Des efforts de votre courage.

CORISANDE, ORIANE ET AMADIS
Epargnez-vous un inutile soin.

URGANDE
Amadis va tenter l'aventure fatale,
Il doit l'achever aujourd'hui.
En amour, en valeur, nul autre ne l'égale ;
C'est un sort assez beau de ne céder qu'à lui.

AMADIS
Pour rendre tout possible à mon amour extrême,
Il suffit d'un regard de la beauté que j'aime.

URGANDE, ORIANE, FLORESTAN ET CORISANDE
Héros favorisé des cieux,
Soyez toujours victorieux.
Amadis, votre amour fidèle
Mérite une gloire immortelle.

Un chœur de personnes invisibles répètent ces quatre vers, dans le temps
qu'Amadis passe sous l'arc des loyaux amants.

URGANDE parlant à Oriane
Suivez ce héros glorieux
Vers la chambre enchantée avancez sans alarme.

AMADIS conduisant Oriane
Venez-en surmonter les charmes,
Quels charmes sont plus forts que ceux de vos beaux yeux ?

Scène cinquième et dernière
La chambre défendue s'ouvre, et une troupe de héros & d'héroïnes,
qu'Apollidon y avait autrefois enchantés pour y attendre
le plus fidèle des amants & la plus parfaite des amantes reçoit
Amadis et Oriane, et les reconnaît dignes de cet honneur.
AMADIS, ORIANE, URGANDE, FLORESTAN, CORISANDE, TROUPE DE HEROS ET D'HEROÏNES

PRELUDE

UNE HEROÏNE
Fidèles cœurs, votre constance
Ne sera pas sans récompense,
Un sort heureux suit vos tourments.
A la fin l'Amour couronne
Les parfaits amants.
Que les prix qu'il donne
Sont doux et charmants !
A la fin l'Amour couronne
Les parfaits amants.
Le chœur répète ces derniers vers
Les héros et les héroïnes témoignent leur joie pas les danses mêlées de chants.

CHACONNE

GRAND CHŒUR
Chantons tous, en ce jour,
La gloire de l'Amour.
Gardez-vous bien de briser vos chaînes,
Vous, qui souffrez de cruelles peines,
Ne cessez point d'être constants,
Et vous serez contents.

PETIT CHŒUR
Nous devons suivre
Des lois qui doivent nous charmer ;
Ce n'est pas vivre
Que vivre, sans savoir aimer.

FLORESTAN, parlant à Corisande
Tout suit nos voeux,
Rien ne trouble notre vie,
Des plus beaux nœuds
Pour jamais l'Amour nous lie ;
Je puis vivre pour vous,
Que mon bonheur est doux !

CORISANDE parlant à Florestan
Il n'est plus temps de répandre des larmes,
Nous aimerons désormais sans alarmes ;
Que de plaisirs ! que de beaux jours
Vont s'offrir à nos amours !

GRAND CHŒUR
Tout charme ici nos yeux,
Où peut-on être mieux ?

PETIT CHŒUR
Où peut-on être mieux
Que dans ces beaux lieux ?

GRAND CHŒUR
Les plus charmants plaisirs
Suivront tous nos désirs.

PETIT CHŒUR
Les parfaites douceurs
Sont pour les tendres cœurs.

UN HEROS
Jouissons à jamais
De la douce paix
Qui nous appelle.
Jouissons à jamais
De la douce paix
D'une amour fidèle.

GRAND CHŒUR
C'est assez d'entreprendre
De faire un beau choix ;
Il suffit qu'un cœur tendre
S'engage une fois.

CORISANDE
Quel tourment quand l'amour est extrême,
De trembler pour l'objet que l'on aime !
Quel plaisir de se voir hors d'un mortel danger !
Quand les maux sont finis, qu'il est doux d'y songer !

GRAND CHŒUR
A la fin nous aimons, sans rien craindre.
Ce n'est plus la saison de nous plaindre.
On fuirait les amours,
S'ils gémissaient toujours.

CORISANDE, UN HEROS ET FLORESTAN
Un tendre amour ne plaît pas moins
Lorsqu'il tourmente ;
Plus un plaisir coûte de soins,
Plus il enchante.
Que le bonheur est charmant
Après un long tourment !

GRAND CHŒUR
Mille jeux innocents
Vont enchanter nos sens.

CORISANDE, UN HEROS ET FLORESTAN
Mille jeux innocents
Vont enchanter nos sens.

UN HEROS
Amants inconstants, n'espérez pas
De jouir d'un sort si plein d'appas.

GRAND CHŒUR
Loin de nous, infidèles,
Fuyez loin de nous,
Ces demeures si belles
Ne sont pas pour vous.

CORISANDE
Au milieu d'un tourment sans égal,
L'Amour sait plaire ;
Il lui faut pardonner tout le mal
Qu'il nous veut faire.
Je n'ai point de regret aux pleurs que j'ai versés,
Le bonheur qui les suit les récompense assez.

GRAND CHŒUR
Chantons tous, en ce jour,
La gloire de l'Amour.
Gardez-vous bien de briser vos chaînes,
Vous, qui souffrez de cruelles peines,
Ne cessez point d'être constants,
Et vous serez contents.
ACTE V
Le théâtre change et représente le palais enchanté d'Apollidon,
où l'on voit l'arc des loyaux amants, et la chambre défendue dont la porte est fermée

Scène 1
URGANDE, AMADIS

PRELUDE

URGANDE
Apollidon, par un pouvoir magique
Autrefois éleva ce palais magnifique,
Consolez-vous en des lieux si charmants ;
Vous y devez trouver la fin de vos tourments.

AMADIS
Je ne puis ressentir les charmes
Du plus agréable séjour :
Non, rien ne plaît à des yeux que l'Amour
A condamner à d'éternelles larmes.

URGANDE
Oriane est ici, rappelez votre espoir.

AMADIS
Oriane...

URGANDE
Vous l'allez voir.

AMADIS
Je puis voir par vos soins la beauté que j'adore !
Voir Oriane ! ... hélas ! c'est l'irriter encore.
Ah, que mon cœur se sent troublé !
Je tremble...

URGANDE
Amadis peut trembler !

AMADIS
Je suis inébranlable
Contre un ennemi redoutable,
Dont il faut vaincre la fureur,
Mais contre la colère
De la beauté qui m'a su plaire,
Rien n'est si faible que mon cœur.

URGANDE
Dissipez une crainte vaine ;
Empressez-vous de voir Oriane en ces lieux.

AMADIS
Je crains de mériter sa haine
Elle m'a défendu de paraître à ses yeux.

URGANDE
C'est porter trop loin la constance
Que d'obéir sans résistance
A de si dures lois,
Et quelquefois
L'Amour s'offense
De trop d'obéissance.

Scène seconde
ORIANE, AMADIS

ORIANE
Fermez-vous pour jamais, mes yeux, mes tristes yeux.
Je perds ce que j'aime le mieux,
La clarté doit m'être ravie.
Hélas ! quelle rigueur de me rendre la vie
Pour me faire sentir la perte que je fais !
Mes yeux, mes tristes yeux, fermez-vous pour jamais.

ORIANE ET AMADIS
O ciel ! le puis-je croire ?

ORIANE
Amadis ! vous vivez !

AMADIS
Vous plaignez mes malheurs !
Vos beaux yeux m'ont donné des pleurs !

ORIANE
Vous vivez ?

AMADIS
Puis-je encore vivre en votre mémoire ?

ORIANE ET AMADIS
O Ciel ! le puis-je croire !

ORIANE
Je vous aime constamment
Malgré votre changement.
Dans une amour nouvelle
Vous pourrez trouver plus d'appas :
Mais vous n'y trouverez pas
Un cœur plus fidèle.

AMADIS
Oriane, m'accusez-vous ?

ORIANE
Briolanie a des charmes trop doux ;
Je n'empêcherai pas que votre amour la suive...

AMADIS
Ah! ne reprenez plus votre fatal courroux
Si vous souhaitez que je vive.

ORIANE
Vous aurez peu de peine à me désabuser,
Amadis, contre vous à regret je m'irrite ;
Le dépit que l'amour excite
Ne demande qu'à s'apaiser.

AMADIS
Faut-il que votre cœur se soit laissé surprendre
D'un soupçon qui nous coûte un si cruel tourment ?

ORIANE
C'est le défaut d'un cœur tendre
De s'alarmer aisément.

ORIANE ET AMADIS
Ma douleur eut été mortelle :
Hélas ! j'allais y succomber.
Ah ! gardons-nous de retomber
Dans une peine si cruelle.

ORIANE
Tout vous a dit
Que je vous aime.
Mes larmes, ma douleur extrême,
Et jusqu'à mon dépit
Tout vous a dit
Que je vous aime.

ORIANE ET AMADIS
Je vous promets
De n'éteindre jamais
Une flamme si belle
Je vous promets
Une amour éternelle.
Amadis et Oriane répètent ensemble ces derniers vers

Scène troisième
URGANDE, AMADIS, ORIANE

URGANDE
Enfin, vos cœurs sont réunis.

AMADIS
Par votre heureux secours nos troubles sont finis.

URGANDE
Il est aisé d'apaiser les querelles
Dont les amants fidèles
Ne sont troublés que trop souvent :
L'Amour chassé par la colère
Ne manque guère
De revenir plus fort qu'auparavant.

ORIANE
Je dépends d'un devoir sévère,
Mon père a fait un choix qui s'oppose à mes vœux.

URGANDE
J'aurai soin d'obtenir l'aveu de votre père.

ORIANE ET AMADIS
Que ne devons-nous pas à vos soins généreux !

URGANDE
Un si parfait amour mérite d'être heureux.
Il faut vous ôter tout ombrage,
Les amants dans ces lieux, sous cet arc enchanté,
Trouvent le juste témoignage
De leur fidélité.

ORIANE
Il me suffit de l'assurance
Qu'Amadis me donne en ce jour.

URGANDE
Peut-on trop rassurer l'amour
Mais Florestan ici vient montrer sa confiance

Scène quatrième
Florestan, Corisande, Urgande, Amadis, Oriane

SYMPHONIE

URGANDE parlant à Florestan
Il est temps de vous arrêter.

FLORESTAN
La valeur et l'Amour doivent tout surmonter ;
Où suis-je ! d'où vient ce nuage ?
Quel pouvoir arrête mes pas ?
Mille et mille invisibles bras
Défendent ce passage.

URGANDE
Soyez content de l'avantage
Qu'aucun autre avant vous n'ait pu passer si loin

CORISANDE (à Florestan)
Je connais votre amour

AMADIS (à Florestan)
L'univers est témoin
Des efforts de votre courage.

CORISANDE, ORIANE ET AMADIS
Epargnez-vous un inutile soin.

URGANDE
Amadis va tenter l'aventure fatale,
Il doit l'achever aujourd'hui.
En amour, en valeur, nul autre ne l'égale ;
C'est un sort assez beau de ne céder qu'à lui.

AMADIS
Pour rendre tout possible à mon amour extrême,
Il suffit d'un regard de la beauté que j'aime.

URGANDE, ORIANE, FLORESTAN ET CORISANDE
Héros favorisé des cieux,
Soyez toujours victorieux.
Amadis, votre amour fidèle
Mérite une gloire immortelle.

Un chœur de personnes invisibles répètent ces quatre vers, dans le temps
qu'Amadis passe sous l'arc des loyaux amants.

URGANDE parlant à Oriane
Suivez ce héros glorieux
Vers la chambre enchantée avancez sans alarme.

AMADIS conduisant Oriane
Venez-en surmonter les charmes,
Quels charmes sont plus forts que ceux de vos beaux yeux ?

Scène cinquième et dernière
La chambre défendue s'ouvre, et une troupe de héros & d'héroïnes,
qu'Apollidon y avait autrefois enchantés pour y attendre
le plus fidèle des amants & la plus parfaite des amantes reçoit
Amadis et Oriane, et les reconnaît dignes de cet honneur.
AMADIS, ORIANE, URGANDE, FLORESTAN, CORISANDE, TROUPE DE HEROS ET D'HEROÏNES

PRELUDE

UNE HEROÏNE
Fidèles cœurs, votre constance
Ne sera pas sans récompense,
Un sort heureux suit vos tourments.
A la fin l'Amour couronne
Les parfaits amants.
Que les prix qu'il donne
Sont doux et charmants !
A la fin l'Amour couronne
Les parfaits amants.
Le chœur répète ces derniers vers
Les héros et les héroïnes témoignent leur joie pas les danses mêlées de chants.

CHACONNE

GRAND CHŒUR
Chantons tous, en ce jour,
La gloire de l'Amour.
Gardez-vous bien de briser vos chaînes,
Vous, qui souffrez de cruelles peines,
Ne cessez point d'être constants,
Et vous serez contents.

PETIT CHŒUR
Nous devons suivre
Des lois qui doivent nous charmer ;
Ce n'est pas vivre
Que vivre, sans savoir aimer.

FLORESTAN, parlant à Corisande
Tout suit nos voeux,
Rien ne trouble notre vie,
Des plus beaux nœuds
Pour jamais l'Amour nous lie ;
Je puis vivre pour vous,
Que mon bonheur est doux !

CORISANDE parlant à Florestan
Il n'est plus temps de répandre des larmes,
Nous aimerons désormais sans alarmes ;
Que de plaisirs ! que de beaux jours
Vont s'offrir à nos amours !

GRAND CHŒUR
Tout charme ici nos yeux,
Où peut-on être mieux ?

PETIT CHŒUR
Où peut-on être mieux
Que dans ces beaux lieux ?

GRAND CHŒUR
Les plus charmants plaisirs
Suivront tous nos désirs.

PETIT CHŒUR
Les parfaites douceurs
Sont pour les tendres cœurs.

UN HEROS
Jouissons à jamais
De la douce paix
Qui nous appelle.
Jouissons à jamais
De la douce paix
D'une amour fidèle.

GRAND CHŒUR
C'est assez d'entreprendre
De faire un beau choix ;
Il suffit qu'un cœur tendre
S'engage une fois.

CORISANDE
Quel tourment quand l'amour est extrême,
De trembler pour l'objet que l'on aime !
Quel plaisir de se voir hors d'un mortel danger !
Quand les maux sont finis, qu'il est doux d'y songer !

GRAND CHŒUR
A la fin nous aimons, sans rien craindre.
Ce n'est plus la saison de nous plaindre.
On fuirait les amours,
S'ils gémissaient toujours.

CORISANDE, UN HEROS ET FLORESTAN
Un tendre amour ne plaît pas moins
Lorsqu'il tourmente ;
Plus un plaisir coûte de soins,
Plus il enchante.
Que le bonheur est charmant
Après un long tourment !

GRAND CHŒUR
Mille jeux innocents
Vont enchanter nos sens.

CORISANDE, UN HEROS ET FLORESTAN
Mille jeux innocents
Vont enchanter nos sens.

UN HEROS
Amants inconstants, n'espérez pas
De jouir d'un sort si plein d'appas.

GRAND CHŒUR
Loin de nous, infidèles,
Fuyez loin de nous,
Ces demeures si belles
Ne sont pas pour vous.

CORISANDE
Au milieu d'un tourment sans égal,
L'Amour sait plaire ;
Il lui faut pardonner tout le mal
Qu'il nous veut faire.
Je n'ai point de regret aux pleurs que j'ai versés,
Le bonheur qui les suit les récompense assez.

GRAND CHŒUR
Chantons tous, en ce jour,
La gloire de l'Amour.
Gardez-vous bien de briser vos chaînes,
Vous, qui souffrez de cruelles peines,
Ne cessez point d'être constants,
Et vous serez contents.


最終更新:2014年06月05日 11:21