Acte I
La Taverne de maître Luther
La taverne de maître Luther. Il fait nuit; la scène est éclairée par un rayon de lune.
N° 1. Introduction
LES ESPRITS DU VIN
(dans la coulisse)
Glou, glou, glou, glou,
glou, glou, glou
Je suis le vin!
LES ESPRITS DE LA BIÈRE
Glou, glou, glou, glou,
glou, glou, glou
Je suis la bière! Ah!
TOUS LES ESPRITS ENSEMBLE
Glou, glou, glou, nous sommes
les amis des hommes;
Nous chassons d’ici
Langueur et souci,
Langueur et souci,
Nous chassons d’ici
Langueur et souci,
Langueur et souci,
Glou, glou, glou, glou
Glou, glou.
N° 1 bis. Récit
LINDORF
(Lindorf, suivi d’Andrés, paraît à la port de droite)
Le conseiller Lindorf, morbleu!
C’est moi qui suis le conseiller Lindorf!…
Ne crains rien… et dis-moi.
(Ils descendent en scène)
N’as-tu pas pour maîtresse
La Stella, cette enchanteresse?
ANDRÈS
Oui!
LINDORF
Qui vient de Milan…
ANDRÈS
Oui.
LINDORF
Trainant sur ses pas
Nombre d’amoureux, n’est-ce pas?
ANDRÈS
Oui.
LINDORF
C’est à l’un d’eux, je gage,
Que tu portes ce message?
ANDRÈS
Oui.
LINDORF
Je te l’achète
ANDRÈS
Bon!
LINDORF
Dix thalers!
ANDRÈS
Non.
LINDORF
Vingt? trente?
(Andrès ne répond pas)
(à part)
Parlons-lui sa langue!…
(levant sa canne)
Quarante?
ANDRÈS
Oui!
LINDORF
(lui donnant de l’argent et prenant la lettre)
Tiens, Arabe!
Donne, et va-t’en au diable!
Va-t’en au diable!
ANDRÈS
Oui, oui!
(Andrès sort)
LINDORF
(regardant la suspriction de la lettre)
Voyons!
“Pour Hoffmann”
Bon! je m’en doutais!
O femmes!
Voilà les maîtres de vos coeurs!
Voilà de vos âmes
Les heureux vainqueurs!
Un poète! Un ivrogne!… Enfin! passons!
(il ouvre la lettre, entire une petite clef, et lit)
“Je t’aime! Si je t’ai fait souffrir,
Si tu m’aimes toi-même,
Ami, pardonne-moi!
Cette clef t’ouvrira ma loge.
Souviens-toi, souviens-toi!”
(à lui-même)
Oui, l’on devient digne d’envie,
Quand, brisé par l’amour,
On porte aux cabarets
Et ses espoirs et ses regrets!
Voilà ce qu’il vous faut!
Eh! bien non, sur ma vie!
N° 2. Couplets
Dans les rôles d’amoureux langoureux,
Je sais que je suis pitoyable;
Mais j’ai de l’esprit comme un diable,
comme un diable!
Mes yeux lancent des éclairs,
J’ai dans tout le physique
J’ai dans tout le physique
Un aspect satanique
Qui produit sur les nerfs
L’effet d’une pile électrique!
Par les nerfs j’arrive au coeur;
Je triomphe par le peur,
Je triomphe par le peur,
Je triomphe par le peur,
par le peur,
Oui, chère prima donna,
Quand on a la beauté parfaite,
On doit dédaigner un poète,
un poète!
De ce boudoir parfumé,
Que le diable m’emporte
Si je n’ouvre pas la porte!
Mon rival est aimé,
Je ne le suis pas, que m’importe!
que m’importe! que m’importe!
Sans parler du positif,
Je suis vieux, mais je suis vif!
Je suis vieux, mais je suis vif!
Je suis vieux, mais je suis vif!
Je suis vif!
N° 3. Scène
(Il regarde sa montre)
Deux heures devant moi;
si j’ai bonne mémoire,
C’est dans ce cabaret
qu’avec de jeunes fous
Hoffmann vient deviser et boire.
Surveillons-le jusqu’au moment du
rendez-vous!
LUTHER
(entrant suivi de ses garçons)
Vite! vite! qu’on se remue!
Les brocs, les chopes, les quinquets!
Vite! vite!
Les toasts vont suivre les bouquets!
Les toasts vont suivre les bouquets!
Vite! vite!
Et souhaitons la bienvenue
A cet astre du firmament!
Vivement, garçons, vivement!
Vivement, garçons, vivement!
(les garçons achèvent de préparer la salle; la porte du fond s’ouvre: Nathanaël, Hermann et une troupe d’étudiants entrent gaiement en scène)
N° 4. Chœur
ÉTUDIANTS, NATHANAËL HERMANN
Drig, drig, drig, drig, drig, drig,
maître Luther!
Tison d’enfer! à nous ta bière,
à nous ton vin! à nous ton vin!
Drig, drig, drig, drig, drig, drig,
maître Luther!
Tison d’enfer! à nous ton vin!
à nous ton vin! à nous ton vin!
À nous ta bière! À nous ton vin!
Jusqu’au matin remplis, remplis mon verre!
Jusqu’au matin remplis les pots d’étain!
Jusqu’au matin remplis, remplis mon verre!
Jusqu’au matin, Jusqu’au matin
remplis les pots d’étain!, d’étain!
Du vin! du vin! du vin! du vin! du vin!
HERMANN
Luther est un brave homme,
Tire lan laire,
HERMANN, NATHANAËL, ÉTUDIANTS
Tire lan laire!
HERMANN
C’est demain qu’on l’assomme!
Tiren lan la!
HERMANN, NATHANAËL, ÉTUDIANTS
Tire lan la!
ÉTUDIANTS
Du vin! du vin! du vin! du vin!
(Ils frappent sur le tables avec leur gobelet)
LUTHER
Voilà, voilà, messieurs, voilà!
HERMANN
Sa cave est d’un bon drille,
Tire lan laire,
HERMANN, NATHANAËL, ÉTUDIANTS
Tire lan laire!
HERMANN
C’est demain qu’on la pille,
Tire lan la!
HERMANN, NATHANAËL, ÉTUDIANTS
Tire lan la!
ÉTUDIANTS
Du vin! du vin! du vin! du vin!
(Bruit de gobelets)
LUTHER
Voilà, voilà, messieurs, voilà!
NATHANAËL
Sa femme est fille d’Êve!
Tire lan laire!
NATHANAËL, HERMANN, ÉTUDIANTS
Tire lan laire!
NATHANAËL
C’est demain qu’on l’enlève!
Tire lan la!
NATHANAËL, HERMANN, ÉTUDIANTS
Tire lan la!
Sa femme est fille d’Êve,
Tire lan laire! Tire lan la!
C’est demain qu’on l’enlève!
Tire lan laire! Tire lan la!
(Bruit des gobelets)
Du vin! du vin! du vin! du vin!
LUTHER
Voilà, voilà, messieurs, voilà!
NATHANAËL, HERMANN, ÉTUDIANTS
Du vin! Jusqu’au matin
Remplis, remplis mon verre!
Jusqu’au matin remplis les pots d’étain!
Jusqu’au matin remplis, remplis mon verre!
Jusqu’au matin, jusqu’au matin,
Remplis, remplis les pots d’étain!
A nous ton vin!
Remplis mon verre!
A nous ton vin!
Remplis mon verre!
A nous ton vin!, à nous ton vin!
Remplis, remplis mon verre!
A nous ton vin!
LUTHER
Eh bien! Stella?
NATHANAËL
Vive Dieu, mes amis,
la belle créature!
Comme un chef d’ouvre de Mozart
Elle prête l’accent d’une voix ferme et sure!
C’est la grâce de la nature
Et c’est le triomphe de l’art!
Que mon premier toast soit pour elle!
Je bois à la Stella!
ÉTUDIANTS
Je bois à la Stella! Vivat! Vivat! A la Stella!
HERMANN
Comment Hoffmann n’est-il pas là
Pour fêter avec nous cette étoile nouvelle?
NATHANAËL
Eh! Luther! ma grosse tonne!
Qu’as-tu fait de notre Hoffmann?
HERMANN
C’est ton vin qui l’empoisonne!
Tu l’as tué, foi d’Hermann!
NATHANAËL, HERMANN, ÉTUDIANTS
Rends-nous Hoffmann!
LINDORF
(à part)
Au diable Hoffmann!
NATHANAËL
Morbleu! qu’on nous l’apporte,
Ou ton dernier jour a lui!
LUTHER
Messieurs, il ouvre la porte,
Et Nicklausse est avec lui!
NATHANAËL, HERMANN, ÉTUDIANTS
Vivat! vivat! vivat! c’est lui!
Vivat! c’est lui!
LINDORF
(à part)
Veillons sur lui!
(Entrée d’Hoffmann et de Nicklausse)
HOFFMANN
Bonjour, amis!
NICKLAUSSE
Bonjour!
HOFFMANN
Un tabouret, un verre, une pipe!
NICKLAUSSE
Pardon, seigneur, sans vous déplaire,
Je bois, fume et m’assieds comme vous,
Part à deux!
NATHANAËL
C’est juste!
NATHANAËL, HERMANN, ÉTUDIANTS
Place à tous les deux!
(Hoffmann et Nicklausse s’assoient. Hoffmann se prend la tête entre les mains)
NICKLAUSSE
(fredonnant)
“Notte e giorno mal dormire…”
HOFFMANN
Tais-toi, par le diable!
NICKLAUSSE
Oui, mon maître!
HERMANN
(à Hoffmann)
Oh! oh! d’où vient cet air fâché?
NATHANAËL
(de même)
C’est à ne pas te reconnaître!
Sur quelle herbe as-tu donc marché?
HOFFMANN
Hélas! sur une herbe morte
Au souffle glacé du nord!…
NICKLAUSSE
Et là, près de cette porte,
Sur un ivrogne qui dort!
HOFFMANN
C’est vrai, ce coquin là, pardieu,
m’a fait envie!
A boire! à boire! et comme lui
couchons dans le ruisseau!
HERMANN
Sans oreiller?
HOFFMANN
La pierre!
NATHANAËL
Et sans rideau?
HOFFMANN
Le ciel!
NATHANAËL
Sans couvre-pied?
HOFFMANN
La pluie!
HERMANN
As-tu le cauchemar, Hoffmann?
HOFFMANN
Non, mais ce soir.
Tout à l'heure, au théâtre …
TOUS
Eh bien?
HOFFMANN
J'ai cru revoir…
Baste! … à quoi bon rouvrir une vieille blessure?
La vie est courte! … Il faut l'égayer en chemin.
Il faut boire, chanter et rire à l'aventure,
Sauf à pleurer demain!
NATHANAËL
Chante donc le premier
Sans qu’on te le demande!
Nous ferons chorus.
ÉTUDIANTS
Nous ferons chorus.
HOFFMANN
Soit!
NATHANAËL
Quelque chose de gai.
HERMANN
La chanson du rat!
NATHANAËL
Non! moi, j’en suis fatigué.
Ce qu’il nous faut
c’est la légende de Kleinzach!
ÉTUDIANTS
C’est la légende,
la légende de Kleinzach!
HOFFMANN
Va pour Kleinzach!
N° 5. Chanson et Scène
HOFFMANN
Il était une fois à la cour d’Eisenach!
ÉTUDIANTS
À la cour d’Eisenach!
HOFFMANN
Un petit avorton qui se nommait Kleinzach!
ÉTUDIANTS
Qui se nommait Kleinzach!
HOFFMANN
Il était coiffé d’un colback,
Et ses jambes, ses jambes faisaient clic clac!
clic clac! clic clac!
Voilà, voilà Kleinzach!
TOUS
Cric crac! cric crac!
Cric crac! cric crac!
Voilà, voilà Kleinzach!
HOFFMANN
Il avait une bosse en guise d’estomac
TOUS
En guise d’estomac
HOFFMANN
Ses pieds ramifiés semblaient sortir d’un sac
ÉTUDIANTS
Semblaient sortir d’un sac!
HOFFMANN
Son nez était noir de tabac,
Et sa tête, sa tête faisait cric crac!
cric crac! cric crac!
Voilà, voilà Kleinzach!
TOUS
Cric crac! cric crac!
Cric crac! cric crac!
Voilà, voilà Kleinzach!
HOFFMANN
Quant aux traits,
aux traits de sa figure…
(Il s’arrête et semble s’absorber peu à peu dans son rêve)
ÉTUDIANTS
Quant aux traits de sa figure…
HOFFMANN
Quant aux traits,
aux traits de sa figure…
Ah! sa figure était charmante!
Je la vois, belle, belle comme le jour
où, courant après elle,
Je quittai comme un fou
la maison paternelle
Et m’enfuis à travers les vallons et les bois!
Ses cheveux,
ses cheveux en torsades sombres
Sur son col élégant jetaient leurs
chaudes ombres,
Ses yeux, ses yeux, enveloppés d’azur
Promenaient autour d’elle un regard
frais et pur,
Et comme notre char emportait sans secousse
Nos coeurs et nos amours.
Sa voix vibrante et douce
Aux cieux qui l’écoutaient
Jetait ce chant vainqueur,
Aux cieux qui l’écoutaient
Jetait ce chant vainqueur
Dont l’éternel écho
résonne dans mon coeur!
NATHANAËL
O bizarre cervelle!
Qui diable peints-tu là? Kleinzach?
HOFFMANN
Kleinzach? Je parlé d’elle!
NATHANAËL
Qui?
HOFFMANN
(sortant de son rêve)
Non! personne! rien!
Mon esprit se troublait! rien!
Et Kleinzach vaut mieux
Tout difforme qu’il est!
Quand il avait trop bu de genièvre ou de rack,
ÉTUDIANTS
De genièvre ou de rack,
HOFFMANN
Il fallait voir flotter les deux pans de son frac,
ÉTUDIANTS
Les deux pans de son frac,
HOFFMANN
Comme des herbes dans un lac
Et le monstre, le monstre faisait flic flac!
flic flac! flic flac!
Voilà, voilà Kleinzach!
TOUS
flic flac! flic flac!
flic flac! flic flac!
Voilà, voilà Kleinzach!
N° 6. Finale
HOFFMANN
Peuh! cette bière est détestable!
Allumons le punch!
ÉTUDIANTS
Allumons le punch!
HOFFMANN
Grisons-nous!
ÉTUDIANTS
Grisons-nous!
HOFFMANN
Et que les plus fous roulent sous la table!
ÉTUDIANTS
Et que les plus fous roulent sous la table!
(On éteint les lumières; Luther allume le punch)
NATHANAËL, HERMANN, ÉTUDIANTS
Luther est un brave homme,
Tire lan laire! Tire lan la!
C’est demain qu’on l’assomme!
Tire lan laire! Tire lan la!
Sa cave est d’un bon drille,
Tire lan laire! Tire lan la!
C’est demain qu’on la pille,
C’est demain qu’on la pille,
Tire lan laire! Tire lan la!
NICKLAUSSE
A la bonne heure au moins!
voilà que l’on se pique
De raison et de sens pratique!
Peste soit des coeurs langoureux!
NATHANAËL
Gageons qu’Hoffmann est amoureux!
HOFFMANN
Amoureux?
Le diable m’emporte si jamais je le deviens!
LINDORF
(à demi-voix)
Eh! eh! eh! l’impertinence est forte!
Il ne faut jurer de rien!
HOFFMANN
(se retournant)
Plait-il?
(reconnaissant Lindorf)
Quand on parle du diable, on en voit
les cornes!
NICKLAUSSE
Pardon! la perruque, chaste don
D’une épouse trop aimable.
ÉTUDIANTS
Respect aux maris!
Ne les raillons pas!
Nous serons un jour
dans le même cas!
HOFFMANN
(gracieusement)
Et par où votre diablerie est-elle entrée ici,
Cher oiseau de malheur?
LINDORF
(gracieusement)
Par la porte aussi bien que votre ivrognerie,
Chère cigüe en fleur!
HOFFMANN
Comme Anselmus, rare merveille,
Venez-vous me mettre en bouteille,
Cher autour de mes maux?
LINDORF
Vous me prenez pour une bûche;
La piquette se met en cruche,
Cher diseur de bon mots!
HOFFMANN
C’est donc si la chose est vraie,
Que vous en buvez, cher pot?
LINDORF
Si je la bois, je la paie,
Cher orateur de tripot!
HOFFMANN
Avec l’argent qu’à moi-même
Vous me volez, cher vautour?
LINDORF
En admettant qu’un bohême soit
valable, cher amour.
HOFFMANN
(levant son verre)
A madame votre femme,
Cher suppôt de Lucifer.
LINDORF
(levant son verre)
Elle en mourra, sur mon âme,
Cher échappé de l’enfer!
Cher échappé de l’enfer!
HOFFMANN
Cher suppôt de Lucifer!
(Ils se menacent)
NICKLAUSSE
(les arrêtant)
Simple échange de politesses!
C’est ainsi, qu’à l’ombre des bois
De deux bergers pour leurs maîtresses
Alternaient les chants, les chants et les voix.
NICKLAUSSE, ÉTUDIANTS
Alternaient les chants et les voix!
HOFFMANN
(aux étudiants)
Je vous dis, moi, qu’un malheur me menace.
(montrant Lindorf)
Je ne l’ai rencontré face à face
Qu’il ne m’en soit arrivé
quelqu’ennui!
Tout mauvais sort me vient de lui!
Si je joue il me fait perdre!
LINDORF
Bon, il faut croire que vous jouez mal.
HOFFMANN
Si je bois, j’avale de travers!
LINDORF
Vous ne savez pas boire!
HOFFMANN
Si j’aime…
LINDORF
(ricanant)
Ah! ah! ah! monsieur aime donc
quelquefois?
HOFFMANN
Après?
NATHANAËL
Il ne faut pas en rougir, jimagine;
Notre ami Wilhem que voilà
Brûle pour Léonor et la trouve divine,
Hermann aime Gretchen,
Et moi, je me ruine
Pour la Fausta!
HOFFMANN
Oui, Léonor, ta virtuose!
Oui, Gretchen, ta poupée inerte au
coeur glacé!
Et ta Fausta, pauvre insensé!
La courtisane au front d’airain!
HERMANN
Ta maîtresse est donc un trésor
Que tu méprises tant les nôtres?
HOFFMANN
Ma maîtresse? …
(A part)
Oui, Stella!
Trois femmes dans la même femme!
Trois âmes dans une seule âme!
Artiste, jeune fille, et courtisane! …
(Tendant la main vers la droite)
Là!
(haut)
Ma maîtresse? non pas! dites mieux:
trois maîtresses!
Trio charmant d’enchanteresses
Qui se partagèrent mes jours!
Voulez-vous le récit de ces folles amours?
ÉTUDIANTS
Oui! oui! oui!
NICKLAUSSE
Que parles-tu de troi maîtresses?
HOFFMANN
Fume! avant que cette pipe éteinte se rallume,
Tu m’auras sans doute compris,
Ô toi, qui dans ce drame où mon coeur se consume
(railleur)
Du bon sens emportas le prix!…
LUTHER
(rentrant en scène)
Messieurs, on va lever le rideau!
NATHANAËL
Qu’il se lève!…
ÉTUDIANTS
Qu’il se lève!…
NATHANAËL
C’est là notre moindre souci,
ÉTUDIANTS
Notre moindre souci
LINDORF
(à part)
Avant que l’opéra s’acheve,
J’ai le temps, j’ai le temps, d’écouter aussi.
Étudiants, Nicklausse
(reprenant leurs places)
Ecoutons! il est doux de boire
Au récit d’une folle histoire,
En suivant le nuage clair
Que la pipe jette dans l’air!
En suivant le nuage clair
Que la pipe jette dans l’air!
HOFFMANN
Je commence!
NICKLAUSSE
Silence!
ÉTUDIANTS
Silence!
LINDORF
(à part)
Dans une heure j’espère,
Ils seront à quia
HOFFMANN
Le nom de la première était Olympia.