Acte III
A Venise
À Venise, Galerie de fête, dans un palais donnant sur le Grand Canal. Eau praticable au fond pour les gondoles. Balustrade, escaliers, colonnes, lampadaires, lustres, coussins, fleurs. Portes latérales sur le premier plan; plus loin de larges portes ou arcades en pans coupés, conduisant à d’autres galeries. Les hôtes de Giulietta sont groupés debout ou étendus sur des coussins.
Tableau brillant et animé.
N° 13. Entr’acte et Barcarolle
NICKLAUSSE
Belle nuit, ô nuit d’amour,
Souris à nos ivresses!
Nuit plus douce que le jour,
O belle nuit d’amour!
GIULIETTA ET NICKLAUSSE
Le temps fuit et sans retour
Emporte nos tendresses,
Loin de cet heureux séjour
Le temps fuit sans retour
Zéphirs embrasés,
Versez-nous ves caresses,
Zéphirs embrasés,
Donnez-nous vos baisers!
Versez-nous vos baisers!
Ah!
Belle nuit, ô nuit d’amour,
Souris à nos ivresses!
Nuit plus douce que le jour,
O belle nuit d’amour!
O belle nuit d’amour!
Ah! souris à nos ivresses!
Souris à nos ivresses!
Nuit d’amour!
O belle nuit d’amour!
Ah! ah! ah! ah!
CHŒUR
Ah!… ah!… ah!…
Ah!… ah!… ah!…
(Giulietta et Nicklausse entrent en scène, venant lentement de la galerie du fond)
N° 14. Récit et Couplets Bachiques
HOFFMANN
Et moi, ce n’est pas là, pardieu!
ce qui m’enchante!
Aux pieds de la beauté
qui nous vient enivrer,
le plaisir doit-il soupirer?
Non!… Le verre à la main,
on boit, on rit, on chante!
on boit, on rit, on chante!
(Giulietta s’asseoit à droite sur un divan où elle s’étend peu à peu en écoutant Hoffmann)
Amis, l’amour tendre et rêveur,
Erreur!
CHŒUR
Erreur!
HOFFMANN
L’amour dans le bruit et le vin,
Divin!
CHŒUR
Divin!
HOFFMANN
Que d’un brûlant désir
Votre coeur s’enflamme!
Aux fièvres du plaisir
Consumez votre âme!
Transports d’amour,
Durez un jour!
Durez un jour!
Ah!
Au diable celui qui pleure
Pour deux beaux yeux!
A nous l’ivresse meilleure
Des chants joyeux!
Vivons une heure dans les cieux!
Ah!
CHŒUR
Au diable celui qui pleure
Pour deux beaux yeux!
HOFFMANN ET CHŒUR
À nous l’ivresse meilleure
Des chants joyeux!
HOFFMANN
Vivons une heure dans les cieux!
CHŒUR
Oui, vivons dans les cieux!
HOFFMANN
Le ciel te préte sa charté,
Beauté!
CHŒUR
Beauté!
HOFFMANN
Mais vous cachez, ô coeurs de fer,
L’enfer!
CHŒUR
L’enfer!
HOFFMANN
Bonheur du paradis
Où l’amour convie,
Sermerits, espoirs maudits,
Rèves de la vie,
O chastetés!
O puretés
Mentez, mentez!
Ah!…
Au diable celui qui pleure
Pour deux beaux yeux!
A nous l’ivresse meilleure
Des chants joyeux!
Vivons une heure dans les cieux!
Ah!
CHŒUR
Au diable celui qui pleure
Pour deux beaux yeux!
HOFFMANN ET CHŒUR
À nous l’ivresse meilleure
Des chants joyeux!
HOFFMANN
Vivons une heure dans les cieux!
CHŒUR
Oui, vivons dans les cieux!
C Scène
SCHLEMIL
Je vois qu’on est en fête!
À merveille, Madame!
GIULIETTA
Comment? mais je vous ai pleuré
trois grands jours!
PITICHINACCIO
Dame!
SCHLEMIL
(à Pitichinaccio)
Avorton!
PITICHINACCIO
Holà!
GIULIETTA
(les calmant)
Calmez-vous!
Nous avons un poète étranger parmi nous,
(présentant Hoffmann)
Hoffmann!
SCHLEMIL
(de mauvaise grâce)
Monsieur!
HOFFMANN
(avec ironie)
Monsieur!
GIULIETTA
(à Schlémil)
Souriez-nous, de grâce!
Et venez prendre place
Au pharaon.
(Giulietta, après avoir invité du geste tout le monde à la suivre dans la salle di jeu, se dirige vers la sortie. Hoffmann va pour offrir sa main à Giulietta; Schlémil intervient vivement)
CHŒUR
Vivat! Au pharaon!
SCHLEMIL
Morbleu!
(Schlémil prend la main de Giulietta, qui cherche de le calmer.)
GIULIETTA
(aux invités)
Au jeu! Au jeu! Messieurs!
CHŒUR
Au jeu! au jeu! au jeu!
(Tout le monde sort, moins que Hoffmann et Nicklausse)
NICKLAUSSE
(à Hoffmann)
Un mot!… J’ai deux chevaux sellés; au premier rêve
Dont se laisse affoler mon Hoffmann, l’enlève.
HOFFMANN
Et quels rêves, jamais, pourraient
être enfantés
Par de telles réalités?
Aime-t-on une courtisane?
NICKLAUSSE
Ce Schlémil, cependant…
HOFFMANN
Je ne suis pas Schlémil.
NICKLAUSSE
Prends-y garde,
Le diable est malin.
(Dapertutto paraît)
HOFFMANN
Le fût-il, s’il me la fait aimer,
Je consens qu’il me damne!
Allons!
NICKLAUSSE
Allons!
(Nicklausse et Hoffmann sortent)
DAPERTUTTO
(seul)
Allez!
Pour te livrer combat
Les yeux de Giulietta sont une arme certaine!
Il a fallu que Schlemil succombât…
Foi de diable et de capitaine
Tu feras comme lui.
Je veux que Giulietta l’ensorecelle,
l’ensorcelle aujourd’hui.
N° 15. Air de Dapertutto
Scintille, diamant!
Miroir où se prend l’alouette.
Scintille, diamant! fascine, attire-la!
L’alouette ou la femme
A cet appât vainqueur
Vont de l’aile ou du cœur.
L’une y laisse la vie
Et l’autre y perd son âme.
L’une y laisse la vie
Et l’autre y perd son âme.
Ah!… scintille, diamant!
Miroir où se prend l’alouette.
Scintille, diamant, attire-la!
attire-la! attire-la!
Beau diamant, attire-la!
Beau diamant
Scintille, attire la!
D Scène
(Giulietta paraît et s’avance, commefascinée, vers le diamant que Dapertutto tend vers elle)
DAPERTUTTO
(passant la bague au doigt de Giulietta)
Cher ange!
GIULIETTA
Qu’attendez-vous de votre servante?
DAPERTUTTO
Bien! Tu m’as deviné,
A séduire les coeurs entre toutes savante,
Tu m’as déjà donné l’ombre de Schlemil!
Je varie mes plaisirs,
Et te prie de m’avoir le reflet
d’Hoffmann aujourd’hui.
GIULIETTA
Quoi! son reflet!
DAPERTUTTO
Oui! son reflet.
Tu doutes la puissance de tes yeux?
GIULIETTA
Non!
DAPERTUTTO
Qui sait?
Ton Hoffmann rêve peut-être mieux…
(avec dureté)
Oui, j’étais là tout à l’heure aux écoutes,
(avec ironie)
Il te défie… il te défie!
GIULIETTA
(avec force)
Ah! j’en ferai mon jouet!
(Hoffmann entre)
DAPERTUTTO
C’est lui! C’est lui!
(Dapertutto sort après avoir baisé la main de Giulietta. Hoffmann traverse le théâtre, salue Giulietta et fait mine de s’éloigner)
GIULIETTA
(à Hoffmann)
Vous me quittez?
HOFFMANN
J’ai tout perdu…
GIULIETTA
Quoi! vous aussi!
Ah! vous me faites injure!
Ah! vous me faites injure!
(pleurant)
Sans pitié, ni merci,
Partez!… Partez!
HOFFMANN
(avec élan)
Tes larmes t’ont trahie!
Ah! je t’aime! fût-ce au pris de ma vie!
N° 16. Duo
GIULIETTA
Malheureux!
Tu ne comprends donc pas
Qu’une heure, qu’un moment
peuvent t’être funestes?
Que mon amour te perd à jamais
si tu-restes?
Que Schlémil ce soir peut te frapper
dans mes bras?
Ne repousse pas ma prière!
Ma vie est à toi tout entière!
Pars! pars! demain je te promets
d’accompagner tes pas!
HOFFMANN
Ô Dieu de quelle ivresse
embrases-tu mon âme!
Comme un concert divin
ta voix m'a pénétré!
D’un feu doux et brûlant
mon être est dévoré;
Tes regards dans les miens
ont épanché leur flamme,
Comme des astres radieux!
Et je sent, ò ma bien-aimée,
Passer ton haleine embaumée
Sur mes lèvres et sur mes yeux!
Passer ton haleine embaumée
Sur mes lèvres et sur mes yeux!
O Dieu! de quelle ivresse
embrasses-tu mon âme?
Tes regards dans les miens
ont épanché leur flamme!
GIULIETTA
Aujourd’hui, cependant, affermis mon courage
En me laissant quelque chose de toi.
HOFFMANN
Que veux-tu dire?
GIULIETTA
Ecoute, et ne ris pas de moi!
Ce qua je veux de toi
c’est la fidèle image
Qui reproduit tes traits, ton regard,
ton visage.
(prenant un miroir)
Ce reflet qua tu vois sur le mien se pencher.
HOFFMANN
Quoi! mon reflet? quelle folie!
GIULIETTA
Non, car il peut se détacher de la glace polie
Pour venir tout entier dans mon coeur se cacher.
HOFFMANN
Dans ton coeur?
GIULIETTA
Dans mon coeur! c’est moi, c’est moi
qui t’en supplie!
Hoffmann, comble mes voeux!
HOFFMANN
Tu le veux?
GIULIETTA
Je le veux, oui, sagesse ou folie,
je l’attends, je le veux!
Si ta présence m’est ravie,
HOFFMANN
Extase, ivresse inassouvie!
GIULIETTA
Je veux garder, garder de toi
HOFFMANN
Etrange, étrange et doux effroi!
GIULIETTA
Ton reflet, ton âme et ta vie!
HOFFMANN
Mon reflet, mon âme, et ma vie.
GIULIETTA
Ami, ah! donnes-les-moi!
HOFFMANN
À toi, à toi toujours, à toi, à toi!
GIULIETTA
Ton reflet, donne-le-moi!
Mon coeur l’attend de toi! Ah!
GIULIETTA ET HOFFMANN
Aujourd’hui, aujourd’hui les larmes,
Mais demain, demain les cieux!
Aujourd’hui, aujourd’hui les larmes,
Mais demain les cieux!
Ah! Aujourd’hui les larmes,
Mais demain les cieux!
De main les cieux!
E Scène
(Schlémil entre suivi de Nicklausse, Dapertutto, Pitichinaccio et quelques autres invités)
GIULIETTA
Schlemil!
SCHLEMIL
J’en étais sûr! Ensemble!
(Il remonte et s’adresse aux invités)
Venez, Messieurs, venez,
C’est pour Hoffmann,
à ce qu’il semble,
Que nous sommes abandonnes
(Rires ironiques)
HOFFMANN
Monsieur!
GIULIETTA
(à Hoffmann)
Silence! il a ma clé.
(bas, à Hoffmann)
Je t’aime!
PITICHINACCIO
(à Schlémil)
Tuons-le.
SCHLEMIL
Patience.
DAPERTUTTO
(s’approchant d’Hoffmann, sarcastique)
Comme vous êtes pâle!
HOFFMANN
Moi!
DAPERTUTTO
(lui présentant un miroir)
Voyez plutôt!
HOFFMANN
(stupéfait, en regardant le miroir)
Ciel!
NICKLAUSSE
(à Hoffmann)
Quoi?
HOFFMANN
(avec une sorte d’effroi)
Mon reflet!
(courant à deux grandes glaces alternativement)
J’ai perdu mon reflet!
Mon reflet!
NICKLAUSSE
(montrant Giulietta, ironique)
Pour Madame!
TOUS (sauf HOFFMANN et NICKLAUSSE)
Ah! ah! ah! Voyez son effroi!
NICKLAUSSE
Ah! viens, fuyons ces lieux où tu perdras ton âme.
HOFFMANN
(éperdu)
Non! Non!
Je l’aime, je l’aime! Laisse-moi!
N° 16 bis. Septuor
HOFFMANN
Hélas! mon coeur s’égare encore!
Mes sens se laissent embraser.
Maudit l’amour qui me dévore!
Ma raison ne peut s’apaiser.
DAPERTUTTO
Pauvre Hoffmann! l’amour encore
Vainement vient t’embraser!
HOFFMANN
Sous ce front clair comme une aurore
L’enfer même vient me griser.
DAPERTUTTO
Ta belle au regard d’aurore
Nous a vendu son doux baiser.
HOFFMANN
Je la hais et je l’adore!
Je veux mourir de son baiser!
GIULIETTA
Mon bel Hoffmann, je vous adore,
Mais n’ai point l’âme à refuser
HOFFMANN
Je rêve encore
et me laisse embraser! Maudit l’amour qui me dévore!
DAPERTUTTO
Pauvre Hoffmann!
à nous son doux baiser.
GIULIETTA
Ce diamant aux feux d’aurore
Qui ne me coûte qu’un baiser.
HOFFMANN
Mes sens se laissent embraser!
Ce feu ne peut s’apaiser!
DAPERTUTTO
Pauvre Hoffmann! il aime encore!
Pauvre Hoffmann! il aime encore!
GIULIETTA
Mon bel Hoffmann que j’adore,
NICKLAUSSE
Hélas! son coeur s’enflamme encore!
HOFFMANN
Je la hais et l’adore!
DAPERTUTTO
Et la belle qu’il adore aurore.
SCHLEMIL
Ce poète que j’abhorre Aurait bien tôt son baiser,
GIULIETTA
Je n’ai point l’âme à refuser
Ce qui s’achète d’un baiser.
NICKLAUSSE
Il s’est laissé griser!
L’amour le brûle et le dévore.
HOFFMANN
Mon coeur s’égare encore!
PITICHINACCIO
Pauvre Hoffmann! Pauvre Hoffmann!
DAPERTUTTO
A vendu son regard d’aurore.
SCHLEMIL
Si je n’avais là
Pour les apaiser,
CHŒUR
Hélas! il aime encore!
GIULIETTA
Car je suis femme et j’adore
NICKLAUSSE
Son regard qui l’implore
Dit assez qu’il l’adore!
HOFFMANN
Sous sa clarté d’aurore
PITICHINACCIO
Si tu crois que l’on t’adore,
DAPERTUTTO
Car la coquette s’adore.
SCHLEMIL
Un acier souple et sonore
Dont je sais fort bien user!
CHŒUR
La belle au regard d’aurore
Ou'il adore
GIULIETTA
Car je suis femme et j’adore
NICKLAUSSE
Rien, hélas! ne pourra l’apaiser!
HOFFMANN
L’enfer même vient me griser! Oui, me griser!
PITICHINACCIO
Te cervelle est jeune encore!
DAPERTUTTO
Un bijou de feu qui peut encore
SCHLEMIL
Amis, nous allons causer,
Et je vais apaiser
CHŒUR
Prend les coeurs pour les briser!
GIULIETTA
Tout ce qui peut encore
M’aider à vous griser.
NICKLAUSSE
Son coeur va se briser!
Son pauvre coeur va se briser, hélas!
HOFFMANN
Je la méprise, hélas!
Hélas! et je l’adore!
PITICHINACCIO
Très jeune encore!
DAPERTUTTO
L’embellir et nous griser
Vaut bien pour elle un baiser.
SCHLEMIL
L’ardeur folle qui te dévore!
CHŒUR S
Malheur à qui l’adore! On meurt de son baiser
CHŒUR A
C’est en vain qu’on l’adore!
Elle vend son baiser!
CHŒUR T
Tâche de t’apaiser! Tâche de t’apaiser!
CHŒUR B
Hélas! Hélas!
GIULIETTA
Poète, il faut vous apaiser! poète!
Poète!
NICKLAUSSE
Son pauvre coeur va se briser, hélas!
Hélas!
HOFFMANN PITICHINACCIO
Hélas! Hélas! Hélas!
Hélas!
DAPERTUTTO
Oui, poète. Hélas!
Hélas!
SCHLEMIL
Oui, oui, oui, oui, tremble!
Tremble!
CHŒUR S&A
Dis à ton coeur de s’apaiser. Hélas!
Hélas!
CHŒUR T&B
Oui, oui, oui, oui, hélas!
Hélas!
N° 17. Final
GIULIETTA
Ecoutez, messieurs!
Voici les gondoles,
L’heure des barcarolles
Et celle des adieux!
NICKLAUSSE
Viens-tu?
HOFFMANN
Pas encore.
NICKLAUSSE
Je comprends; mais je veille sur toi.
SCHLEMIL
Qu’attendez-vous, monsieur?
HOFFMANN
Que vous me donniez certaine clé
que j’ai juré d’avoir.
SCHLEMIL
Vous n’aurez cette clé, qu’avec ma vie,
monsieur!
HOFFMANN
Je prendrai donc l’une et l’autre!
SCHLEMIL
C’est ce qu’il faut voir! En garde!
DAPERTUTTO
Vous n’avez pas épée?
Prenez la mienne!
HOFFMANN
Merci!
(Ils se battent. Schlémil est blessé à mort et tombe. Hoffmann lui prend une petite clef pendue à son cou. Il s’élance dans l’appartament de Giulietta. Pitichinaccio regarde Schlémil avec curiosité et s’assure qu’il est bien mort)
CHŒUR
Ah!… Ah!…
(Dapertutto ramasse tranquillement son épée et la remet au fourreau, puis il remonte vers la galerie)
Belle nuit! O nuit d’amour,
Souris à nos ivresses;
Nuit plus douce que le jour,
O belle nuit d’amour!
O belle nuit d’amour!
Ah! Souris à nos ivresses;
Nuit d’amour! O nuit d’amour!
Ah!… Ah!…
(Giulietta paraît dans une gondole; au même moment, rentre Hoffmann)
HOFFMANN
Personne!
GIULIETTA
Ah! ah! ah!
DAPERTUTTO
Qu’en fais-tu maintenant?
GIULIETTA
Je te l’abandonne!
PITICHINACCIO
Cher ange!
(Il entre en gondole; Giulietta le prend dans ses bras)
HOFFMANN
Misérable!
NICKLAUSSE
Hoffmann! Hoffmann! Les sbires!
(Nicklausse entraîne Hoffmann)